Conférence publique des obédiences maçonniques belges le 11 mai 2019:
Migration: une approche humaniste
Conférence publique du Grand Orient de Belgique du dimanche 22 avril au grand temple de la rue de Laeken. Avec des contributions des Prof. Ronald Commers et Jeffrey Tyssens
Après trois siècles de Franc-maçonnerie, que reste-t-il de l’utopie des valeurs des Lumières ?
Les Lumières:
Le jour de l’anniversaire de la naissance de Emmanuel Kant sa réponse à la question « qu’est ce que les Lumières » méritait une place d’honneur: les Lumières signifient l’abandon par l’homme d’une situation d’ignorance dont il est le seul responsable. Cette ignorance résulte de l’impuissance de se servir de son intelligence sans la tutelle d’autrui…Sapere aude, Aie le courage de te servir de ton propre entendement.
Phénomène Européen.
Les Lumières, issues de la Réforme radicale, ne se limitent pas à un seul siècle ni à un seul pays, déjà au seizième siècle le français Jean Bodin publie son Colloque des Sept et le premier édit de tolérance, lancé en Transylvanie, date de 1586.
Au delà de la tolérance.
La franc-maçonnerie partage les valeurs des Lumières. Au delà de la tolérance il s’agit du savoir, de l’esprit démocratique, de la liberté et de l’universalité de la culture humaine. Tout le long du des dix-huitième et le dix-neuvième siècles la franc-maçonnerie a crée des écoles, a promu l’enseignement pour tous, a œuvré pour le droit de vote universel. Elle a participé au développement des identités culturelles, non pas dans un esprit de particularisme mais comme une contribution au patrimoine culturel humain.
Diversité.
Tant les Lumières que la franc-maçonnerie sont marquées par leur diversité. Les deux sont issu de la Réforme radicale mais avec des résultats différents : plus ou moins radical, d’une vision religieuse à une conception athée.
Franc-maçonnerie.
Si les Lumières sont un courant philosophique avec un éventail qui va du conservatisme à une certaine radicalité; la franc-maçonnerie s’organise en structures très variées. Partout elle a fait l’apprentissage du processus démocratique. Si la franc-maçonnerie belge au dix-huitième siècle fut fort conservatrice, à l’image de la société profane, au dix-neuvième siècle elle a été la structure d’accueil du libéralisme philosophique et politique. Son originalité réside dans l’absence d’une doctrine ce que lui donne l’image d’une utopie incomplète.
Conclusion.
Ne rêvons pas à reculons, la connaissance du passé doit nourrir le désir de faire mieux.
La conférence publique:
“Rencontre entre les valeurs de la Franc-Maçonnerie et celles de l’Islam“
Le dimanche 29 mai 2016 le GOB a organisé dans les Temples de la rue de Laeken un débat ouvert aux profanes entre le frère Guy Haarscher et M. Chalghoumi, Imam de Drancy et Président de la Conférence des imams de France. Le modérateur en était le journaliste Sacha Daout.
Le but était de montrer le rôle important que la Franc-maçonnerie peut jouer dans notre société grâce à notre capacité à discuter, à écouter, à émettre des propositions dans le respect des convictions de chacun.
Ce débat était une « rencontre » entre les valeurs de la Franc-maçonnerie et les valeurs de l’Islam. L’intention était de mettre en évidence la volonté de la Franc-maçonnerie de permettre un échange, d’essayer de construire un avenir par un dialogue ouvert et constructif. En effet, ce n’est que par la confrontation des idées que l’on pourra lutter contre les pensées simplistes réductrices, erronées et dangereuses qui pullulent et nous empêchent de vivre pleinement et de porter haut nos valeurs.
Cette conférence avait également pour ambition de montrer l’importance d’une écoute démocratique et de la nécessité de cultiver la diversité pour que nos sociétés puissent évoluer dans le respect de l’opinion de l’autre. …
Au cours du débat, le frère Guy Haarscher a insisté sur la nécessité de lutter contre toutes les formes d’extrémisme et de bien faire savoir que cette attitude est non négociable.
M. Chalghoumi soutient ces propos et rappelle que le travail doit en premier lieu se faire au sein du cadre familial. Lorsqu’un problème surgit, c’est dans la cellule familiale que le débat doit se faire. Mais aujourd’hui, l’éducation de beaucoup de jeunes se fait à travers Internet : avec Google tout est possible et internet est devenu la nouvelle bible. A quoi il ajoute qu’évidemment la parole doit être libre, mais que via internet « l’Etat Islamique » se permet tout. Il s’interroge sur qui va pouvoir arrêter cela. De plus, il vilipende l’Islam politique et insiste pour que la grande majorité silencieuse des musulmans, opposés à cet extrémisme, se prononce ouvertement. Il affirme que « l’Etat islamique », petite minorité qui paralyse le monde, doit être appelé à s’arrêter. Les musulmans doivent oser dire que le salafisme est un problème
Le frère Guy Haarscher quant à lui craint une montée de l’extrême droite suite aux attentats, il faut dès lors, et on n’a pas le choix, ouvrir le dialogue. Ne pas le faire, c’est ouvrir un boulevard à l’extrême droite.
M. Chalghoumi rappelle que l’Islam est une relation entre une personne et Dieu. Pour le reste, cette personne est d’abord un Français, un Belge, un Tunisien… Il faut remettre la croyance à sa vraie place.
Le frère Guy Haarscher et M. Chalghoumi partagent aussi l’idée que le danger des écoles privées consiste en ce qu’elles sont parfois entre les mains de personnes mal intentionnées ou échappent en tout cas au contrôle de la puissance publique. Ils plaident dès lors pour une école ouverte à tous.
Après ce débat, les profanes ont eu l’occasion de visiter les temples. Notre intention n’était pas de banaliser la maçonnerie mais de lui donner plus de visibilité.
Le but était également de montrer que la FM est un lieu où la liberté de pensée peut s’épanouir totalement et où dès lors des questions difficiles, complexes, sont abordées sans tabou, à l’abri des pressions extérieures.
Ce fut un grand succès : 2/3 des 450 participants étaient des profanes. Le Grand Temple était complet. Ce fut un succès parce que, malgré les menaces de mort à l’encontre de l’imam Chalghoumi (protégé par la Sureté de l’Etat), le public a été enthousiaste quant à la qualité du débat et la qualité de la séance de questions-réponses.
Les amis du Musée Belge de la Franc-Maçonnerie organisent régulièrement des activités (concerts, conférences et expositions). Pour plus d’informations: les activités des amis du musée