La Maçonnerie Turque fête son centenaire (chaîne d’union en Europe)
La Maçonnerie Turque fête son centenaire
Si les premières traces de la Maçonnerie Turque remontent à 1730, il a fallu attendre 1909 avant qu’une obédience Turque s’organise. Avant 1909 les frères Turcs étaient membres des diverses Obédiences présentes dans le pays. Comme ils avaient créé leur propre système de hauts grades, c’est à partir de cette structure qu’un Grand Orient de Turquie est né. Ce qui permettait à ces frères de se soustraire aux intrigues des pays Occidentaux visant le démembrement de cet “ Homme Malade” comme était désigné l’empire Ottoman. Cette date témoigne aussi de l’engagement de cette Maçonnerie authentiquement Turque à la renaissance du pays par le mouvement des Jeunes Turcs et, plus tard, l’action de Mustapha Kemal. Le GOB a aidé cette jeune obédience en lui procurant des rituels. Entretemps les statues de Hiram et de la Veuve, au balcon de la Ziraat Bank à l’angle du Bosphore et de la Corne d’Or contemplaient le ballet maritime des chalutiers, bâtiments marchands et navettes.
Pendant ces 100 ans cette Obédience s’est transformée en Grande Loge reconnue par l’United Grand Lodge of England mais en 1966 la Grande Loge Libérale de Turquie s’en sépara en s’alignant sur la maçonnerie dite libérale. Elle travaille au rite Ecossais, cite le Grand Architecte de l’Univers, symbole dont chacun interprète le contenu à sa guise. Un livre blanc, occupe l’autel. Blanc ne signifie pas vide comme chaque frères lui donne son contenu personnel. Tout en étant masculine, l’Obédience entretient de bons contacts avec la Grande Loge Féminine de Turquie et les Obédiences mixtes et féminines des autres pays et reçoit des sœurs lors de ses tenues. L’étiquette a quelques aspects particuliers et Orientaux, ainsi le vénérable maître n’autorise après l’ouverture des travaux pas seulement que les frères s’asseyent mais aussi qu’ils peuvent croiser les jambes. La Grande Loge Libérale de Turquie compte des loges dans les grands centres urbains, c’est à dire à Ankara, Istanbul et sur la côte Méditerranéenne. Nous y sommes les bienvenus mais il est utile de savoir que le nombre de Turcs qui maitrisent une autre langue que le Turc est limité. (A Istanbul les loges sont centrées autour de l’axe principal Istiklal Cad., l’ancienne Grand’rue de Péra qui relie la place Taksim au « Tünel »)
Les soucis de nos frères Turcs sont importants et peu connus par nous. Tout récemment, même après une défaite électorale aux communales, le gouvernement a proposé une modification à la constitution mettant pour les filles l’enseignement coranique à égalité avec l’enseignement laïc. Récemment une action d’intimidation des dirigeants d’une association laïque qui soutient les filles des milieux pauvres dans leur scolarité a fait des vagues. Début mai s’ouvre aussi le procès contre l’écrivain Turc Nedim Gürsel, accusé d’avoir tenu dans son dernier roman des propos dénigrants à l’égard de la religion.