Saint Verhaegen 2023: Discours du Grand Maître à l’Hôtel de ville de Bruxelles
Monsieur le Bourgmestre,
Mijnheer de Rector,
Madame la Rectrice,
Mijnheer de Voorzitter van de Raad van Beheer,
Monsieur le Président du Conseil d’Administration,
Dames en Heren, in uw titels en hoedanigheden,
Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités,
(… silence …)
C’est long dix secondes de silence…
Que cela ne serait-il pas si je maintiendrais ce mutisme durant les 5 minutes de parole qui me sont dévolues ?
En 1903, Jean Jaurès, dans son « Discours à la Jeunesse » lançait à des lycéens : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »
Le courage c’est dire la vérité ; oui, mais quelle vérité ?
L’histoire du libre examen comme méthode de recherche de la vérité mêle d’une façon intime l’histoire des Universités Libres de Bruxelles et celle du Grand Orient de Belgique. Nonobstant le fait que cette notion de libre examen ne fût que progressivement développée, nonobstant le fait que ses fondateurs Francs-Maçons étaient anticléricaux et déistes,
parfois mêmes catholiques mais – comme le disait le professeur John Bartier – « sentant le fagot » (c’est-à-dire soupçonnés d’hérésie), l’Université Libre de Bruxelles fut créée en 1834 dans le but explicite de résister au monopole de l’enseignement universitaire au profit de l’Eglise et de son usage de l’argument d’autorité. Au fil des années ce motif de résistance s’étendra à toute forme de dogmatisme que ce soit dans le domaine scientifique, politique, philosophique ou religieux.
Deze weerstand aan het dogmatisch denken of anders gesteld het vrije denken is geleidelijk aan tot stand gekomen na de bloedige godsdienstoorlogen van de 16de en 17de eeuw. Zo ook is de Vrijmetselarij in haar huidige vorm ontstaan ten tijde van de Verlichting in de nasleep van – of beter misschien: als antwoord op – deze godsdienstoorlogen. In “The Constitutions of Free-Masons” beter bekend als de constituties van Anderson, verschenen in 1723, dus exact 300 jaar geleden, werd gepoogd een ruime religieuze tolerantie uit te drukken: “it is now thought more expedient only to oblige (Masons) to that Religion in which all Men agree, leaving their particular Opinions to themselves; that is, to be good Men and true, or Men of Honour and Honesty, by whatever Denominations or Persuasions they may be distinguished; whereby Masonry becomes the Center of Union, and the Means of conciliating true Friendship among Persons that must have remained at a perpetual Distance.” Opdat een Middelpunt van Eendracht – a Center of Union / un Centre d’Union – onder eerlijke en eerbare mensen tot stand zou kunnen komen werden Vrijmetselaars verzocht om hun eigen opinies voor zichzelf te houden en ze niet openbaar te manifesteren zodat hun medebroeders niet zouden gekwetst worden.
Hoewel het Grootoosten van België reeds in 1854, onder het Grootmeesterschap van Pierre-Théodore Verhaegen, het verbod op politieke en religieuze discussies in de schoot van haar Loges ophief, toch blijft onze obediëntie het principe huldigen dat de politieke en religieuze praktijk buiten de Tempels van onze Loges dient uitgeoefend te worden.
De Vrije Universiteiten van Brussel die wij vandaag huldigen zijn als concept in de schoot van het Grootoosten van België ontstaan. Wij hebben steeds begrepen dat zij dezelfde waarden als deze van de Vrijmetselarij zouden delen en dragen.
Heden kunnen wij enkel vaststellen dat de maatschappij zich meer en meer lijkt af te wenden van dat Middelpunt van Eendracht waarnaar de Vrijmetselarij ijvert. Individuen sluiten zich meer en meer op in bubbels; het gevoel van onrecht geeft aanleiding tot steriele monologen, digitale scheldpartijen, reële intimidatie of meer nog; feiten worden als leugens bestempeld en leugens worden als feiten erkend; het populistisch discours viert hoogtij, terwijl het parcours van politici meer en meer op een Icarus vlucht gaat gelijken.
In die omstandigheden moeten zowel de beleidmakers van onze Vrije Universiteiten als wijzelf bewust zijn dat we onze gemeenschappelijke fundamentele principes niet mogen verloochenen.
Pour Hector Denis, recteur de l’ULB à la fin du 19ième siècle, « le libre examen, loin d’entrainer l’esprit humain dans un abîme de contradictions, dans l’anarchie de la pensée comme le dénoncent ses ennemis, le fait – au contraire – par son travail incessant d’élimination, passer peu à peu des conceptions conjecturales aux conceptions scientifiques, réalisant une
approximation incessante de la vérité sans pouvoir atteindre la vérité absolue. La grandeur du libre examen nous interdit de jamais considérer, a priori, une interprétation comme définitive. »
Il faut oser dire et répéter à nos détracteurs que le libre examen n’est pas un dogme, ni une religion mais une méthode de recherche de la vérité. La méthode du doute et du questionnement n’est et n’a été pour aucun de nous quelque chose d’inné. C’est une méthode qui nécessite un long effort d’apprentissage, qui demande le développement du sens critique, qui exige la remise en question permanente de tout, à commencer de soi-même. Et c’est en cela que les Universités Libres de Bruxelles et leurs temples du savoir se distinguent de tout autre institution universitaire. Par leur attachement à ce particularisme elles doivent inviter l’entièreté de leurs communautés estudiantines à prendre conscience de cette méthode et les enjoindre à essayer de la faire leur.
Les anciens de l’Université Libre de Bruxelles que nous avons honorés ce matin au Tir National ont fait le sacrifice de leur vie pour cet engagement.
Un engagement qui demande de ne jamais fermer les yeux, car lorsque l’on ferme les yeux – ne fût-ce que le temps d’un soupir – disparait le courage… et le silence s’installe.
Lang leve de Vrije Universiteit Brussel.
Longue vie à l’Université Libre de Bruxelles.
Ik heb gezegd.
J’ai dit.